Mozart ? Moi, jamais ! : la découverte inattendue d’un génie par un pianiste « viril »

L'affiche du spectacle Mozart ? Moi, jamais ! qui se déroule à la scène libre.

🎵 Un pianiste qui ne jurait que par Rachmaninov et Bartók

Pour François Moschetta, Mozart n’était qu’un compositeur gentillet, presque enfantin. Lui, ce qu’il aimait, c’était Rachmaninov, Bartók, et cette musique puissante où l’on frappe fort sur les touches, où chaque note fait trembler la salle.
Un univers viril, intense, presque athlétique. Alors, Mozart ? Trop « sage », trop « joli », trop… facile.

Et pourtant, c’est ce même pianiste, lauréat du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (classe de Michel Beroff, reçu à l’unanimité en 2014), 1er prix du Concours International de Nice (2012) et 3ᵉ prix du Concours International d’Île-de-France (2014), qui signe aujourd’hui un spectacle aussi intelligent qu’émouvant :

« Mozart ? Moi, jamais ! »

François Moschetta interprétant Mozart au piano sur scène

Une idée de producteur… et une révélation artistique

L’histoire commence presque par hasard. Un producteur lui propose de monter un spectacle autour de Mozart — parce que « tout le monde connaît », et que cela remplit les salles.
Moschetta accepte, un peu à contrecœur, par pragmatisme. Mais très vite, ce projet de commande se transforme en aventure intime.

En explorant la vie du compositeur, en rejouant ses œuvres, il découvre un Mozart qu’il n’avait jamais entendu : un homme traversé de doutes, de colères, de blessures. Un artiste fragile et sensible, loin du « petit génie joyeux » que l’on enseigne à l’école.

portrait de Mozart en fond de scène avec lumière douce

Une immersion dans les chefs-d’œuvre de Mozart

Le spectacle n’est pas seulement narratif : on y entend jouer les grands morceaux de Mozart, revisités avec une émotion nouvelle.
Parmi eux :

  • La Marche turque, extraite de la Sonate n°11 en la majeur, KV. 331,
  • La Symphonie n°40, I. Andante grazioso,
  • Et même une étonnante leçon de style : comment jouer de magnifiques glissandi dans “La Tartine de Beurre de Mozart”, un morceau aussi ludique que virtuose !

Chaque œuvre devient prétexte à raconter un moment de vie du compositeur, et à montrer comment les émotions nourrissent la création.

Connaître la vie d’un artiste, c’est mieux comprendre son œuvre

C’est tout le propos de la pièce. Moschetta y met en scène la double équation entre la vie d’un homme et la création artistique :

  • comment les événements personnels influencent la musique,
  • et comment, en retour, la musique révèle la part intime du compositeur.

Ainsi, quand il raconte la mort de la mère de Mozart à Paris, le 3 juillet 1778, il joue la Sonate n°8, composée juste après.
La musique prend alors une autre dimension : elle devient le miroir de la douleur.

« On ne joue plus une partition, on joue une émotion. »

Entre « Secrets d’Histoire » et « La Boîte à musique »

Le spectacle alterne récit biographique et interprétation musicale, dans un style proche de Stéphane Bern et de Jean-François Zygel.
François Moschetta raconte la vie de Mozart comme une histoire vivante, pleine d’anecdotes, d’humour et de poésie.
Il ne se contente pas d’expliquer : il fait sentir.
Et quand il passe au piano, c’est comme si chaque note complétait la phrase précédente.

François Moschetta sur scène entre un piano et un pupitre, lumière tamisée

Une réflexion sur la création, la sensibilité et la transformation

Le spectacle pose des questions universelles :

  • Est-on influencé, quand on crée, par ce que l’on vit ?
  • Connaître la vie d’un compositeur permet-il de mieux l’interpréter ?
  • Peut-on découvrir une part de soi en découvrant un autre artiste ?

À travers sa propre expérience, Moschetta nous invite à explorer notre part de délicatesse.
Il montre qu’il n’y a pas de musique « virile » ou « féminine » : seulement des émotions plus ou moins enfouies.
Et c’est en allant les chercher que naît la véritable interprétation.

Le tournant personnel : quand la vie rejoint l’art

Sans tout dévoiler, la pièce se conclut sur un événement intime qui a bouleversé la vie du pianiste.
C’est ce moment, profondément humain, qui lui a permis d’accéder à sa propre sensibilité, et, par là même, à la profondeur de Mozart.
Ce n’est plus alors un simple hommage : c’est une réconciliation.
Une rencontre entre deux êtres séparés par les siècles, mais unis par la musique.

Un spectacle intelligent, drôle et sensible

Entre humour, émotion et virtuosité, Mozart ? Moi, jamais ! séduit autant les mélomanes que ceux qui pensent ne rien connaître à la musique classique.
C’est un voyage initiatique, une leçon d’humanité, et une invitation à redécouvrir Mozart autrement.

François Moschetta réussit un pari rare : faire vibrer le public en parlant de musique, de vie et d’émotion, sans jamais tomber dans le didactisme.
Un spectacle qui, comme Mozart, s’adresse à tous — et qui prouve qu’on peut toujours changer de regard, même sur les génies que l’on croyait connaître.

Rédacteur : Maxime Dorian

📍 Infos pratiques

Titre du spectacle : Mozart ? Moi, jamais !

Auteur : François Moschetta

Théâtre : La scène libre – Du 19 octobre au 11 janvier 2026

Genre : Théâtre musical / piano / biographie vivante

Public : tout public

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