« Toutes les choses géniales » : une ode à la vie, aussi simple que bouleversante.
Comment une enfant peut-elle aider une mère qui ne parvient plus à vivre ? Que peut-on faire, quand on est rejeté.e par celle qui devrait aimer sans condition ? Dans Toutes les choses géniales, la réponse est aussi inattendue que lumineuse : dresser une liste. Une liste de tout ce qui vaut la peine d’exister. Une glace à la vanille, les batailles d’oreillers, les chansons préférées… toutes ces petites choses apparemment anodines qui, ensemble, peuvent tenir quelqu’un debout.
Portée par un.e seul.e en scène à l’énergie communicative, cette pièce aborde la dépression, le suicide et l’abandon avec une intelligence rare. Jamais plombante, toujours sincère, elle alterne avec finesse humour, tendresse et mélancolie. On rit, souvent. On est ému, profondément. On se reconnaît.
L’écriture, brillante et sensible, évite tout pathos. Elle parle avec une franchise désarmante de sujets lourds, mais avec la légèreté d’une plume d’enfant qui cherche désespérément à recoller les morceaux de son monde. Et ce monde, c’est aussi le nôtre. Car chacun, à sa manière, porte en lui une liste de choses qui donnent du sens à l’existence.
La pièce devient également un jeu avec le public. Participative sans jamais être intrusive, elle invite ceux du premier rang à incarner certains personnages ou à lire des extraits de la fameuse liste. Cette proximité crée une complicité touchante, rend chaque représentation unique et renforce l’émotion collective.
Mais ce qui emporte tout, c’est l’interprétation. L’actrice sur scène, Laurence Gray, ne joue pas : elle partage ! Elle donne. Avec justesse, chaleur, et une bienveillance palpable. On sort du spectacle le cœur serré, mais léger. Plus vivant.
Toutes les choses géniales est un moment de théâtre profondément humain, un petit bijou de résilience qui nous rappelle que la beauté se cache dans les détails. Un spectacle « feel good », oui – mais dans le sens le plus noble du terme : il fait du bien sans jamais fuir la douleur.
Et surtout, il nous redonne une envie d’enfant : celle de s’émerveiller encore.
Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)
LA FACTORY – 16h00
Du 5 au 26 juillet, relâche les 8, 15, 22 juillet
Auteurs : Duncan Macmillan avec la participation de Jonny Donahoe
Mise en scène : Bénédicte Bailby & Laurence Gray
