Rallumer les lucioles

Rallumer les lucioles

Une poésie de l’âme en marge du monde.

« Rallumer les lucioles » est une pièce bouleversante de délicatesse, à la fois drôle, lucide et profondément humaine. C’est l’histoire d’un être à part, un enfant devenu adulte sans jamais tout à fait quitter son univers intérieur, peuplé de souvenirs, d’amis imaginaires et de rêves invincibles. Une existence en bordure du monde « normal », ce mot qu’on répète sans jamais vraiment en comprendre le sens.

Le récit est porté par une narration sensible, pudique, qui nous fait voyager dans la tête d’un personnage attachant et fragile, élevé dans l’ombre d’une mère internée en hôpital psychiatrique, et qui tente tant bien que mal de décrypter les règles absurdes du monde adulte. Il accumule les guides de vie, comme autant de manuels pour « devenir comme les autres » : trouver des amis, rencontrer l’amour, s’intégrer. Mais derrière cette quête de conformité se cache une question universelle et vertigineuse : faut-il vraiment rentrer dans le moule pour exister ?

Le texte, profondément poétique, se pare d’éclats d’humour et de fantaisie pour mieux évoquer la solitude, la marginalité, et le besoin viscéral d’être accepté tel que l’on est. Les mots sont justes, les silences éloquents, et l’ensemble est porté par une interprétation d’une grande finesse, oscillant entre naïveté assumée et lucidité poignante.

La mise en scène, épurée et inventive, laisse toute la place à l’imaginaire. Quelques objets suffisent à faire naître un monde parallèle, fait de lucioles, de dialogues avec l’absent, de pensées qui vagabondent là où personne d’autre ne va. Le spectateur est invité à revoir le monde avec des yeux d’enfant, à questionner ses propres certitudes sur la normalité, à accepter la beauté de ce qui échappe aux cadres.

« Rallumer les lucioles » est une pièce lumineuse sur les ténèbres, une œuvre rare qui touche droit au cœur sans jamais sombrer dans le pathos. On en sort ému, attendri, et peut-être un peu plus tolérant envers ceux qui vivent autrement, loin des chemins balisés.

✨ Une ode à la différence, tendre et nécessaire.
🌙 À voir absolument pour ceux qui croient encore à la lumière des lucioles.

Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)


L’optimist – 15h10

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