Chaque année, la Cour des comptes remet au Président de la République un rapport détaillé sur l’état des finances publiques. Ces documents volumineux, accessibles en ligne, analysent la gestion de l’État, dénoncent les gaspillages, et proposent des réformes concrètes. Pourtant, ils semblent finir… dans les placards.
À chaque alternance, plutôt que de s’appuyer sur ces analyses, les gouvernements créent de nouvelles commissions, multipliant les diagnostics déjà réalisés depuis 1807 par les juridictions financières (Cour + 17 chambres régionales, soit plus de 1 800 agents et 588 magistrats).
Les magistrats financiers, hauts fonctionnaires classés A+, connaissent parfaitement les rouages de l’État. Leur travail met en lumière les excès de dépenses et propose des réorganisations structurelles. Mais, au lieu d’en tenir compte, les gouvernements choisissent souvent la solution de facilité : augmenter impôts et taxes.
Cette situation alimente le désintérêt des citoyens pour la politique. Abstention record, défiance vis-à-vis des élites : les Français se lassent d’un système où promesses électorales et réformes concrètes ne se rencontrent jamais.
Faut-il aller jusqu’à obliger les politiques à appliquer leur programme, comme le prévoient certains pays nordiques ? Cette piste radicale garantirait enfin la mise en œuvre des engagements pris devant les électeurs.
En attendant, une question demeure : pourquoi continuer à ignorer un outil aussi précieux que les rapports de la Cour des comptes, alors qu’ils offrent des solutions claires aux défis économiques et budgétaires de la France ?