Une poésie fragile sur le fil de la vie.
Il est des pièces qui ne crient pas, qui ne gesticulent pas, mais qui vous cueillent en plein cœur par la seule puissance des mots. La force du coquelicot en fait partie. Un texte d’une beauté rare, à la fois simple et profond, qui célèbre la délicatesse de l’émerveillement, même quand tout semble perdu.
Sur scène, deux êtres fracassés par la vie se rencontrent au bord du vide – littéralement. Elle, inconsciente après une chute à vélo au bord d’une falaise, voulait juste se faire peur pour sentir qu’elle existe encore. Lui, veuf inconsolable, s’approche d’elle avec la douleur chevillée au corps. Chacun porte une absence, une fracture, un trou béant que la vie ne comble plus.
Le texte est d’une justesse bouleversante, oscillant entre métaphores légères et constats bruts. Les souvenirs émergent comme des lucioles, lumineux et éphémères : une mère qui voyait les boutons d’or comme des étoiles de la terre, une femme disparue qui illuminait le quotidien. Tout dans cette pièce est question de lumière : celle qu’on perd, celle qu’on cherche, celle qu’on rallume, peut-être, à deux.
Les comédiens incarnent avec pudeur cette lente reconquête de soi, ce face-à-face entre deux solitudes qui cherchent à s’apprivoiser. Sans jamais tomber dans le pathos, ils nous offrent un dialogue tendre et grave, un échange de silences habités, d’émotions suspendues.
La mise en scène, épurée, laisse toute la place au verbe. Et c’est un choix salutaire, car c’est le texte qui porte ici la beauté du monde : un monde fissuré, mais pas détruit. Un monde où il est encore possible, parfois, de se relever. Comme un coquelicot fragile qui pousse au bord d’un précipice.
🌺 La force du coquelicot est une ode à la résilience, à la beauté invisible, à cette part d’enfance qu’il nous faut préserver à tout prix.
✨ Une pièce lumineuse sur les ténèbres. À ne pas manquer.
Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)
La Factory – 17h