Un film perdu, un génie du cinéma et une intelligence artificielle controversée. La start-up Fable Studio a annoncé son intention de recréer les 43 minutes manquantes de The Magnificent Ambersons, deuxième film d’Orson Welles, mutilé par RKO en 1942.
Le projet, baptisé The Generated Ambersons, s’appuie sur l’IA Showrunner, présentée comme un « Netflix de l’IA ». L’objectif : reconstituer les scènes détruites, grâce à des techniques de transfert de visage et de pose, tout en s’associant à des experts en deepfake et en modélisation 3D.
Mais cette initiative divise.
👉 Pour certains, c’est une opportunité unique de redonner vie à un chef-d’œuvre tronqué.
👉 Pour d’autres, c’est une trahison de l’esprit créatif de Welles, réduisant son art à un exercice mécanique.
La succession de Welles a d’ailleurs dénoncé le projet, affirmant qu’il manquait « de pensée innovante et de force créative ». De plus, Fable ne détient pas les droits du film, ce qui compromet toute sortie commerciale.
Alors, simple démonstration technologique ou révolution artistique ?
L’affaire interroge sur la pertinence de l’IA dans l’art : peut-elle recréer l’âme d’une œuvre, ou seulement en imiter la surface ?
Une chose est sûre : les studios d’Hollywood observeront de près cette expérience. Car derrière l’hommage, se cache peut-être le futur de la création… ou de sa marchandisation.