Un spectacle qui fait rire… et réfléchir !
Peut-on vraiment rire en parlant de Nietzsche, Cioran ou des mécanismes du cerveau humain ? Avec « Michaël Hirsch, y’a de la joie ! », la réponse est un grand oui. Ce dernier réussit un pari audacieux : mêler introspection philosophique, neurosciences et imitation hilarante, dans un seul-en-scène aussi intelligent que réjouissant.
Tout commence par un reproche bien personnel : sa femme lui reproche son manque de joie de vivre. Michaël Hirsch décide alors de se lancer dans un voyage initiatique à la recherche de cette joie qui semble lui échapper. En chemin, il croise deux figures aussi géniales que caricaturales : Fabrice le psy (alias Fabrice Luchini) et Édouard Bière (clin d’œil savoureux à Édouard Baer). Les imitations sont bluffantes, drôles, et surtout très bien senties. Mais sont-ils vraiment les guides les plus fiables vers la joie ?
Luchini partage sa passion pour la littérature et la philosophie. Michaël Hirsch se frotte alors à Nietzsche, ce penseur radical qui nous invite à transformer le négatif en force vitale, à danser au bord de l’abîme. Puis vient Cioran, pour qui espérer, c’est déjà trahir l’avenir. Une plongée dans des pensées profondes, mais toujours servies avec humour et autodérision.
Le spectacle ne s’arrête pas là : Jamy, le célèbre vulgarisateur scientifique, fait irruption pour nous expliquer – schéma à l’appui – comment notre cerveau fonctionne. La partie droite gouverne la logique, la gauche les émotions… et pour effacer une pensée négative, il en faut dix positives ! Pas étonnant que la joie soit si capricieuse…
Michaël Hirsch évoque aussi ces voix intérieures qui sabotent nos élans, ces croyances limitantes, cette loterie biologique qui ferait de certains des joyeux de naissance et d’autres des grognons chroniques. Il explore alors avec humour des pistes sérieuses (ou presque) pour retrouver le goût de vivre, entre rituels absurdes et citations éclairantes.
Ce qui rend ce spectacle unique, c’est son intelligence joyeuse. On rit, on apprend, on réfléchit. On sort de là avec une folle envie de relire les grands penseurs… et peut-être même de sourire davantage à la vie.
Michaël Hirsch sera à Paris à partir du 14 octobre au Théâtre de l’Œuvre. Une excellente raison de prendre un billet pour rire un bon coup… et repartir avec quelques clés pour cultiver sa propre joie de vivre.
Et après tout, Nietzsche ne disait-il pas : « L’homme souffre si profondément… qu’il a dû inventer le rire » ?
Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off & Baz’Art)