François Mallet – Heureux soient les fêlés

François Mallet – Heureux soient les fêlés

Heureux soient les fêlés : une traversée lumineuse de la folie ordinaire.

Avec Heureux soient les fêlés, François Mallet signe un seul en scène bouleversant et d’une sincérité désarmante. Sur scène, il se met à nu, sans artifices, livrant son histoire avec une humilité et une autodérision rares. Celle d’un enfant de province, passionné de patin artistique, au grand dam d’un environnement viril et agricole, qui traverse les méandres de la maladie mentale avec grâce et humour.

Mallet évoque son parcours psychiatrique avec une honnêteté brutale — son année en clinique, les traitements parfois absurdes, les errances médicales — sans jamais sombrer dans le misérabilisme. C’est là toute la force du spectacle : faire rire là où l’on pourrait pleurer, transformer la douleur en énergie poétique. On rit franchement, souvent à contretemps, pris par surprise par des pirouettes verbales aussi élégantes que celles qu’il faisait jadis sur la glace.

La mise en scène est simple, au service du texte et de la présence magnétique de Mallet. Il capte le public d’un regard, d’un mot, d’un silence. Il y a chez lui une tendresse et une malice qui rappellent les grands conteurs. Le diagnostic de bipolarité devient le fil rouge d’un récit de résilience, et non une étiquette : c’est l’humain derrière le trouble qui nous touche.

Mais au-delà du témoignage, Heureux soient les fêlés est aussi un manifeste : celui de l’acceptation, de la différence, et de la beauté des fêlures. Comme le disait Michel Audiard, dont le titre de la pièce s’inspire, « les fêlés laissent passer la lumière ». François Mallet, lui, illumine littéralement la scène.

Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)

Commentaires

Pas encore de commentaires. Pourquoi ne pas lancer la discussion ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *