Un boulevard daté plein de clichés !
Gai Mariage se veut une comédie de boulevard légère et déjantée, mais se prend un peu trop les pieds dans le tapis rouge du cliché. L’intrigue, déjà vue et tirée par les cheveux, ressemble davantage à un remake maladroit de La Cage aux Folles qu’à une création originale. Sans le génie comique de Poiret et Serrault, la pièce peine à trouver son propre souffle.
Dès les premières scènes, les stéréotypes pleuvent : homosexuels caricaturés en “folles” haut perchées, travestissement grossier, et une “blonde idiote” digne des pires sitcoms des années 90. L’humour, souvent poussif, s’appuie sur des ressorts datés, comme cette réplique directement empruntée aux Nuls (“le doigt d’alcool”) qui tombe à plat, faute de contexte ou de finesse.
Un acteur parvient tout de même à sortir du lot. Il a ce faux air de Pierre Lescure — ce visage sérieux, presque solennel — que les Nuls s’étaient déjà amusés à tourner en dérision en lui faisant porter des tenues absurdes. La pièce rejoue le même effet comique : profiter de ce contraste entre l’allure austère du comédien et le ridicule de son costume. L’effet prête à sourire, mais ne suffit pas à sauver l’ensemble.
Gai Mariage passe à côté de son époque. En refusant d’évoluer vers une vision plus juste et inclusive des identités et des genres, elle donne l’impression d’un théâtre de boulevard figé, poussiéreux, qui rejoue les mêmes scènes sans jamais se remettre en question.
Un spectacle qui, malgré quelques sursauts comiques, laisse un goût amer : celui d’un divertissement qui aurait pu être moderne, mais qui reste tristement coincé dans les années 80.
Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)
Le Cinévox – 20h05