Quand l’art martial devient art de vivre.
C’est une claque. Une vraie. Mais de celles qui réveillent et qui bouleversent.
Dans un seul-en-scène à la fois brutal, poétique et intensément physique, un acteur habite le plateau avec une intensité rare. Il nous embarque dans l’histoire d’Arthur, un enfant cabossé par une famille dysfonctionnelle, qui trouve son salut là où on ne l’attend pas : dans une vieille VHS de Jackie Chan.
Ce n’est pas un spectacle sur le kung-fu. C’est un spectacle sur la survie.
Sur comment un garçon sans repères, mal aimé, va se reconstruire en se rêvant disciple d’un maître des arts martiaux. Jackie Chan devient figure paternelle, guide intérieur, modèle d’endurance et de joie. C’est absurde, tendre, profond. Et totalement bouleversant.
La performance est hallucinante. Le comédien enchaîne les gestes, les ruptures de rythme, les scènes d’action mimées et les silences lourds de sens avec une fluidité et une puissance de jeu qui laissent bouche bée. À chaque mouvement, il raconte un trauma, une fuite, une reconquête de soi. Son corps devient langage, exutoire, outil de résilience.
Le texte, finement ciselé, évite tous les écueils du pathos pour mieux toucher au cœur. Il célèbre la force des passions salvatrices, celles qui nous sauvent quand tout vacille. La mise en scène, sobre mais inventive, laisse toute la place à l’acteur et à son énergie tellurique.
« Au nom du père, du fils et de Jackie Chan » est un uppercut émotionnel, une ode aux héros qu’on se choisit quand la réalité nous trahit.
Un spectacle profondément humain, drôle, rageur, tendre, et incroyablement juste. Une perle du festival à ne pas manquer.
🎯 À voir absolument.
Maxime (correspondant culturel Le Bruit du Off et Baz’Art)
Artéphile – 17h40